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Secrets d'alcôves
ATTENTION LEMON
Cette fic contient des scènes érotiques déconseillées aux plus jeunes...
Chapitre 1 : L’invitée
Les rayons du soleil chatouillaient sa joue et venaient s’insinuer doucement entre ses cils. Elle avait laissé ses volets ouverts durant la nuit, afin de faire entrer la fraîcheur dans la pièce.
Cet été était le plus chaud qu’elle ai connu depuis longtemps, et l’obscurité seule apportait une réconfortante fraîcheur.
Rosalie s’étira et ouvrit doucement les yeux. Elle resta un moment là, immobile à fixer les reflets de l’eau de la fontaine sur le plafond. Des bruits de ferraille vinrent la sortir de sa rêverie. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. Les cheveux en bataille, la jeune fille se pencha à la fenêtre. Oscar et André s’entraînaient à l’escrime. Leur combat ressemblait à un ballet soigneusement chorégraphié tant leurs geste étaient en accord parfait. La jeune fille soupira lourdement, la vision d’Oscar venait raviver le trouble et la mélancolie qui l’habitaient depuis quelque temps déjà. Rêveusement elle laissa vagabonder son regard le long des courbes d’Oscar. Cela devenait une obsession. Ce corps caché et travesti était un véritable sujet de trouble et de mystère pour Rosalie. Pour la jeune fille le beau et froid Colonel était la pure incarnation du prince charmant, et la pensée qu’Oscar était une femme la remplissait d’un mélange de tristesse et de révolte. Ce simple fait la rendait inaccessible, alors que les sentiments de Rosalie devenaient plus forts de jour en jour. Des larmes amères virent troubler sa vision. Lasse, Rosalie s’éloigna des croisées et de la contemplation de l’objet de ses rêves.
Elle s’habillait quand grand-mère frappa à sa porte. La vieille dame était tout empressée et avait besoin de Rosalie : Madame de Jarjayes accueillait aujourd’hui même une de ses plus vieilles amies, Madame la Marquise de Merteuil, et les préparatifs étaient en retard. Rosalie était une jeune fille méticuleuse et la Marquise une personne exigeante. Grand-mère avait donc décidé de lui confier la préparation de la chambre de l’invitée.
Cette occupation avait l’avantage d’occuper l’esprit de Rosalie, et puis au moins elle ne croiserait pas Oscar.
Il se trouvait que la fraîche et naïve Rosalie avait un mal fou à contrôler ses émotions. Dès qu’elle rencontrait le joli Colonel, ses joues se teintaient de rose. Oscar loin de se douter des tourments de la Demoiselle, mettait cela sur le compte de son jeune âge et d’une timidité excessive.
Madame de Merteuil arriva dans l’après-midi, et avec elle, un cortège de lourdes malles. C’était une femme d’une quarantaine d’années. Elle n’était pas belle à proprement parler, mais un charme indéfinissable se dégageait de sa personne. Elle était vêtue avec élégance et raffinement. Chacun de ses mouvements dégageait une grâce féline, et une aura de mystère l’entourait. C’était une femme puissante à la cour et dans le grand monde en général. Ses intrigues en avaient fait trembler plus d’un.
Madame de Jarjayes et la Marquise se connaissaient depuis l’enfance, et Madame de Merteuil avait une amitié très tendre envers la femme du Général. Elle était en effet l’une des rares privilégiées à se trouver à l’abri des manigances de la puissantes et sulfureuse Marquise.
Rosalie fut conviée par Madame de Jarjayes à boire le thé, en sa compagnie et celle de son amie. La mère d’Oscar aimait beaucoup Rosalie, elle considérait la protégée d’Oscar comme l’une de ses propres filles.
La Marquise avait un esprit brillant et acéré. Rosalie, fascinée par cette femme incroyable ne pu dire trois mots et se contenta de l’observer et de l’écouter.
Madame de Merteuil, quant à elle, s’amusa de la fraîcheur candide de la jeune fille. Madame de Jarjayes, qui n’avait aucun secret pour son amie lui avait parlé, dans ses lettres, de la jeune protégée de son Colonel de fille. C’est ainsi que cette grande dame se proposa de faire l’éducation de Rosalie pendant son séjour au Manoir, ses conseils lui seraient indispensables pour se conduire dans le monde.
C’est ainsi que la jeune fille fut de toutes les promenades et de tous les dîners. La Marquise faisait montre de beaucoup de bienveillance envers elle. C’est ainsi qu’elle remarqua l’attitude de la Demoiselle lorsque Oscar était dans les parages.
Un après midi, alors qu’elle apprenait à Rosalie l’art de la conversation en société, elle s’aperçut du regard rêveur que la jeune fille portait sur Oscar qui devisait avec sa mère dans les jardins. « vous l’aimez n’est ce pas ?
-Que…que dites-vous Madame ? Répondit avec effroi la jouvencelle.
-N’ayez crainte, chère petite, je ne divulguerai pas le secret de votre cœur. Je vois bien les regards que vous portez à Oscar, et il est clair que ce bel officier ne vous laisse pas indifférente. C’est d’ailleurs fort compréhensible, Oscar est une créature pleine de grâces ambiguës, mi-femme, mi-homme… et d’une beauté hors du commun il faut le reconnaître.
-Oh Madame, si vous saviez… , Rosalie pleurait et les mots venaient avec peine, …si vous saviez le trouble où je me trouve. Je ne sais plus comment faire, je suis perdue…
-Ne pleurez pas ma chérie, racontez-moi tout, je suis là pour vous entendre et vous porter conseil. »
Et Rosalie, pour la première fois de sa vie pu mettre des mots sur sa souffrance et son trouble. La Marquise prenait soudain la place d’une amie et d’une confidente et la jeune candide lui confia tout, tellement soulagée de pouvoir partager son fardeau. Elle avoua tout, son attirance physique pour Oscar, ses rêves plus ou moins gênants et la sensation parfois étrange qui brûlait dans son ventre. Elle se confia ainsi longuement sous le regard bienveillant de cette femme.
Madame de Merteuil était ce qu’on appelle une libertine, elle avait de nombreux amants et quelques maîtresses, mais elle était suffisamment fine et intelligente pour conserver aux yeux du monde l’image d’une femme vertueuse.
Les confidences de Rosalie l’intéressèrent au plus haut point, et elle se mit en tête de faire l’éducation des sens de la jolie pucelle.
Chapitre 2 : Stupeurs et tremblements
La Marquise était rusée ; elle savait bien qu’il allait faire preuve de finesse pour amener cette âme pure et chaste au royaume des sens.
Elle commença donc par être l’oreille attentive que recherchaient les confidences de Rosalie. Elle ne donnait toutefois aucuns conseils à la jeune fille, se contentant de la réconforter. Chaque soir, avant le coucher, Rosalie allait lui faire la lecture dans sa chambre, puis les deux femmes conversaient longuement.
Il était clair que Rosalie brûlait d’une passion dévorante à l’égard d’Oscar, la jeune fille se débattait contre cet amour impossible et proscrit. Elle aimait une femme et la désirait plus que tout, et cette simple pensée était synonyme de pécher.
La Marquise l’écoutait sans la juger, cela la soulageait déjà beaucoup, mais Rosalie cherchait aussi une solution à son tourment. Elle voulait se sentir libre, délivrée de ce fardeau.
Un soir, elle éclata en sanglot devant la Marquise, celle ci lui prit les mains et lui dit doucement : « Votre peine est bien lourde à porter ma chère enfant. Je sais pourtant ce qui pourrait vous en délivrer. Rien ne sert de combattre ses inclinations, cela n’apporte que souffrance. Laissez vous aller, vivez cet amour plutôt que de le subir.
- Mais c’est interdit, la morale l’interdit…et ça n’est pas naturel…et Oscar ne m’aimes pas… sanglota Rosalie, les yeux écarquillés d’étonnement.
- La morale ! Laissez-la aux prêtres et aux donneurs de leçons. Quant à la nature, elle n’interdit rien, tout est possible. Pour ce qui est d’Oscar, elle ne vous aime peut être pas, mais peut être ne sait-elle pas ce qu’elle ressent. Tout ce que je sais c’est qu’un feu intense vous brûle et qu’il vous faut soulager cette douleur.
- …comment ??? Bredouilla la jeune fille.
- C’est très simple, il ne vous sert à rien de combattre les élans de votre cœur et les désirs de votre corps. Vous admettez votre amour pour Oscar, voilà déjà une étape de franchie. Il ne vous reste plus qu’a vous laissez aller à ce que votre corps réclame. Je sais très bien ce que vous ressentez Rosalie, il vous est donc inutile de baiser les yeux et de rougir ainsi devant moi. Moi aussi j’ai déjà ressenti cette chaleur entre mes cuisses, c’est la manifestation du désir que vous avez pour Oscar. Apprivoisez donc cette sensation, faite la grandir et jouissez du plaisir qu’elle pourra générer en vous. Vous devez connaître votre corps avant tout autre chose…et inutile de penser à la morale, seul le plaisir peu conduire au bonheur. »
Rosalie avait les joues écarlates. Elle n’osait même plus regarder cette femme dans les yeux. Elle avait dit de ces choses…mieux valait ne pas y penser. La Marquise fut amusée du trouble qu’elle avait provoqué chez Rosalie, elle avait visé juste. Ne voulant pas troubler d’avantage la jeune fille, elle lui permis de regagner sa chambre.
Chamboulée, Rosalie ne parvint pas à trouver le sommeil, les paroles de Madame de Merteuil résonnaient sans cesse ; des images d’Oscar dénudée lui venaient sans relâche à l’esprit. Elle avait beau se retourner de tous les côtés elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. De plus elle était en nage et sa chemise était trempée, comme les draps d’ailleurs. Ne pouvant pas continuer à rester ainsi avec ce tissu moite collé à la peau elle se leva pour se changer.
La lune était pleine, elle ouvrit les volets pour laisser entrer davantage de fraîcheur, et la clarté blanche se répandit dans la pièce. Elle ôta sa chemise et fut frappée de plein fouet par son reflet nue dans le miroir. Avec ses cheveux humides et en bataille, dans cette pénombre elle ressemblait étrangement à Oscar. Fascinée, elle se contempla longuement, détaillant chaque courbe de son corps, comme si c’était celui d’une autre. Du bout des doigts, elle effleura le galbe de son sein et descendit doucement sur le ventre puis les hanches. La sensation était agréable et elle continua la découverte de cette peau douce qui était la sienne. Elle ressentit de nouveau cette chaleur entre ses cuisses et l’humidité qui envahissait cette partie de son corps.
Elle eut beau lutter, les paroles de la Marquise avaient touché leur cible et doucement, Rosalie s’abandonna à cette sensation plutôt que de lutter contre elle. Elle s’allongea sur la méridienne derrière elle et continua ses caresses, toujours en regardant dans le miroir. Son regard était si différent, plus dur. Elle commença à bouger son bassin, frottant ses cuisses l’une contre l’autre. Doucement, la sensation se fit plus intense et agréable et ses yeux se fermèrent pour savourer davantage ce délice interdit. Elle se laissait bercer par ce lancinant manège, savourant chaque nouvelle montée d’un plaisir inconnu, elle se laissait aller et les gestes lui venaient naturellement, comme si elle avait toujours su…
Elle se caressait doucement, une main s’égara sur sa poitrine ronde tandis que l’autre descendait le long de son ventre. Du bout des doigts, elle joua avec le téton rose, qui se durcit sous cette timide caresse, le frisson que provoqua cet effleurement courut le long de son échine. Son autre main glissa entre ses cuisses, faisant jouer ses doigts dans les boucles emmêlées. Doucement, ses doigts s’insinuèrent plus avant dans la forêt ardente, et les cuisses se relâchèrent. Avec une curiosité avide, les doigts parcoururent cet endroit méconnu, provocants mille sensations délicieuses. Alanguie, Rosalie ne pensait plus à rien d’autre qu’à l’instant présent…et à Oscar. Elle rêvait de sentir les mains du Colonel sur sa peau nue, ses lèvres sur les siennes…
Sa main fouillait toujours le triangle humide, les cuisses s’ouvrirent plus largement, laissant les coussins moelleux s’écrouler sur le sol. Puis les doigts s’arrêtèrent à un endroit précis et ne cessèrent plus de le caresser, tantôt lentement, tantôt avec vigueur, soulevant le corps entier de la jeune fille de frissons voluptueux. Elle se cambrait, ondulait, son autre main frôlant chaque parcelle de sa peau frissonnante de plaisir. Puis cette main descendit à son tour entre ses cuisses trempées par l’explosion qui l’envahissait. Doucement un doigt s’insinua dans l’étroit orifice, l’autre main continuant sa torture fabuleuse. Un doigt, puis deux, puis trois, qui allaient et venaient dans la fente de plus en plus humide. Inconsciemment, elle gémissait, et se mordait les lèvres.
Les mains allaient et venaient de plus en plus vite, suivant les mouvements frénétiques de son bassin. Puis vint soudain un immense frisson qui lui monta dans le corps tout entier, comme un éclair qui l’aurait embrasée tout entière, une sensation très brève et pourtant si intense qu’elle lui arracha un cri.
Pantelante Rosalie resta là, terrassée par le plaisir qui venait de la prendre.
Elle observa un moment son reflet dans le miroir, elle ne se reconnut pas, c’était elle et une autre à la fois.
Une larme coula sur sa joue, et pourtant elle n’était pas triste. Epuisée, la jeune fille sombra dans un profond sommeil sans rêves…
Chapitre 3 : Une autre leçon
L’aube…
La lumière entrait par brassées entières par les volets entrouverts, couvrant les murs d’or blanc.
Rosalie ouvrit les yeux, elle avait dormi nue sur le lit défait. Les souvenirs de la nuit lui revinrent à l’esprit. Elle sentit le rose lui monter aux joues. Elle resta un instant là, assise au bord du lit, plongée dans ses pensées. La Marquise avait raison, il était inutile de se battre contre ça. Elle se sentait plus légère, prête à conquérir le monde.
Elle se leva et enfila sa chemise puis alla ouvrir totalement les volets.
En bas, Oscar sorti alors des écuries avec son cheval, Rosalie s’appuya sur le rebord de la fenêtre pour savourer ce doux spectacle. Oscar mit un pied dans l’étrier monta sur le noble animal et s’en fut doucement pour sa promenade du matin. Rosalie suivait chacun de ses gestes, son regard s’égarant sur les hanches de la belle qui bougeaient au rythme du cheval…elle se mordit les lèvres et cambra le dos sous un frisson de volupté. Enfin, elle contemplai Oscar sans tristesse, et son désir ne faisait que croître en elle…
Pourtant, même si la jeune fille sentait que quelque chose avait changé au plus profond de son être, elle ne put s’empêcher de ressentir une certaine gêne au moment de sortir de sa chambre. Elle était convaincue que la chose allait se voir sur son visage, elle qui savait si peu dissimuler ses émotions. Ainsi, elle s’évertua à éviter le plus possible de croiser quiconque dans le château, mais la chose était ardue et elle dût bien se rendre à l’évidence qu’elle ne pourrait éternellement vivre ainsi. L’heure du déjeuner approchai quand elle rencontra Madame la Marquise de Merteuil dans le petit salon. Rosalie ne put cacher son trouble, ses joues étaient en feu et rien à faire pour calmer cet embarrassant incendie. La Marquise lui sourit avec bienveillance et l’invita à s’asseoir à ses côtés.
« Ma chère enfant, je vois qu’il est une chose que je puisse vous apprendre aujourd’hui : l’art de dissimuler vos sentiments. A l’évidence, vous êtes troublée par quelques émotions gênantes. Si vous voulez faire votre entrée dans le monde, c’est un art qu’il vous faudra maîtriser… » lui dit elle avec calme et autorité.
Rosalie l’écoutait les yeux baissés, elle se tordait les mains tant sa nervosité était grande.
Madame de Merteuil continua sa leçon : « Pour commencer, il faut absolument que vous cessiez de vous laisser envahir par vos émotions. Lorsque vous croisez le regard de quelqu’un, efforcez-vous de penser à des choses sans intérêts, quels que soient les sentiments qui vous animent. Vous devez garder un masque impassible en toute circonstance, que vous soyez troublée ou dans la peine. Aucune émotion ne doit transparaître, le moindre émoi peu se révéler un terrible point faible aux yeux des autres, et un motif d’attaque. C’est la seule manière de réussir dans le monde et de ne jamais se trahir. En ce moment je lis en vous comme dans un livre ouvert. Je vois que notre conversation d’hier vous trouble toujours, je sens aussi que quelque chose a changé dans votre attitude. Hier vous vous défendiez de penser à certaines choses, aujourd’hui, votre attitude tout entière révèle que votre esprit est en train de s’ouvrir à ces désirs que vous repoussiez avec vigueur… Regardez-moi dans les yeux Rosalie ; le ton s’était fait plus autoritaire, elle releva le visage de la jeune fille ; je vais vous dire quelque chose d’extrêmement gênant et vous devrez rester impassible, je l’exige ! »
La Marquise lui dit alors qu’elle savait tout, qu’elle voyait que Rosalie avait cédé à la tentation du plaisir, qu’elle l’avait entendue gémir dans la chaleur de la nuit…* Rosalie crut défaillir, cette femme savait tout ! Elle devait résister et ne rien laisser paraître…
Elle se mordit donc très fort la langue, à s’en faire mal. La douleur captait toute son attention, elle restait le regard planté dans les yeux moqueurs de Madame de Merteuil. Il fallait qu’elle réussisse, elle n’avait pas le droit d’échouer face à elle. Une rage trop longtemps endormie venait de s’éveiller et rien ne pouvait plus l’atteindre.
Contre toute attente, la Marquise sourit. « Vous m’étonnez de plus en plus ma chère, vous venez de faire preuve d’un sang froid étonnant. La chose n’est pas parfaite, mais vous vous débrouillez déjà fort bien ! » Elle lui prit alors les mains et les serra doucement, comme pour la réconforter. « C’est vrai, j’ai tout entendu, mais rassurez-vous, j’ai l’ouie extrêmement fine, et nulle autre que moi ne connaît votre secret. Je suis heureuse que vous ayez enfin ouvert la porte de votre esprit au plaisir, et je serais ravie de vous guider dans cet apprentissage difficile. Si vous voulez Oscar, il va vous falloir être habile et gagner en expérience dans les choses de l’amour. La séduction est un art difficile et tout échec est douloureux. Il est donc nécessaire pour vous d’apprendre le plus de choses possibles en ce domaine, avant de vous aventurer dans cette entreprise risquée. »
A cet instant, elle prit le visage de Rosalie entre ses mains et posa doucement ses lèvres sur les siennes. La jeune fille eut un mouvement de recul mais la Marquise continua, et, vaincue par la sensation incroyablement agréable de ce baiser, Rosalie s’abandonna dans les bras de cette femme. Ses lèvres goûtaient les siennes avec gourmandise, puis la langue de ce monstre de sensualité entrouvrirent les chastes lèvres de la jouvencelle pour entrer complètement dans sa bouche et jouer inlassablement avec sa langue. Rosalie sentait son corps tout entier s’embraser et la chaleur monter entre ses cuisses. Elle passa ses bras autour de la taille de la Marquise et se colla contre elle. Leurs bouches semblaient vouloir se dévorer l’une l’autre. D’abord passive, Rosalie commença, elle aussi, à bouger sa langue, elle sentit alors le plaisir qu’elle procura alors à sa partenaire, celle ci la serrant plus fort encore contre elle. La main de la Marquise se posa sur sa poitrine, dégrafant lentement son corsage et délassant sa chemise pour enfin glisser sur son sein durci par le désir. Rosalie se sentie défaillir sous cette caresse et rejeta la tête en arrière lorsque les lèvres descendirent dans son cou puis sur sa gorge pour enfin atterrir sur le bouton de rose dressé et lui infliger de voluptueuses tortures avec les lèvres et la langue. Le temps semblait s’être arrêté, et Rosalie oublia que l’on aurait pu aisément les surprendre…
La bouche insatiable remonta doucement, reprenant son baiser sulfureux sur celles de Rosalie, puis les lèvres de la Marquise la quittèrent et son étreinte se relâcha. « C’est tout pour l’instant, murmura t’elle à l’oreille de la jeune fille, la mordillant légèrement au passage, l’attente fait aussi partie du plaisir… » finissant sa phrase, elle se releva et remis un peu d’ordre dans sa mise. Encore bouleversée, Rosalie se redressait avec peine, ses cheveux étaient ébouriffés et son sein blanc jaillissait se son corsage… La Marquise sortit du salon et Rosalie se rhabilla en toute hâte. A présent le plus difficile serait de ne rien laisser paraître de son trouble, alors que la chaleur entre ses cuisses était à son comble et qu’elle se sentait au bord de l’explosion.
Sortant du salon elle rencontra Grand-Mère dans le corridor. La vieille femme avait besoin de Rosalie pour porter des fleurs dans la chambre d’Oscar.
Chapitre 4 : Quand la volupté gouverne…
Les roses et les camélias débordaient d’un immense panier posé sur la table de la cuisine.
Patiemment, Rosalie arrangea les fleurs dans plusieurs vases. Aidée de deux femmes de chambres elle monta les compositions à l’étage et s’occupa seule de leur disposition dans les appartements d’Oscar.
Le parfum des fleurs se répandit rapidement dans toutes les pièces. Les croisées étaient ouvertes, mais la fraîcheur du matin s’estompait et le soleil promettait d’être impitoyable encore aujourd’hui. La jeune fille ferma alors les volets et les fenêtres afin de protéger la pièce de l’étouffante chaleur qui s’annonçait. Le soleil pénétrait dans la chambre par les interstices des volets de bois et déposait ça et là des gouttes d’or liquide. Seule dans la pénombre et le silence de cette chambre, enveloppée par l’enivrant parfum des roses, Rosalie déambulait, touchant chaque chose. Sur un fauteuil les vêtements qu’Oscar avait porté le matin même lors de sa promenade à cheval. Rosalie ne put s’empêcher de saisir la fine chemise de lin et de la porter à ses lèvres. L’étoffe portait l’odeur du bel officier, elle était encore humide de la sueur qui avait perlé sur sa peau lors de cette chevauchée matinale. Fiévreuse, Rosalie enfouit son visage contre le vêtement froissé. Cet étrange parfum produisait autant d’effet sur elle que le baiser de la Marquise. Se laissant aller à son désir, Rosalie, le dos au mur, ouvrit son corsage et y posa la chemise d’Oscar sur sa peau brûlante. Le contact du tissu odorant sur ses seins provoqua de doux frissons. La jeune fille se laissa glisser à terre, enivrée par le parfum de son aimée elle roula sur le sol, frottant ses cuisses l’une contre l’autre pour exacerber la chaleur qui enflammait son sexe avide de caresses.
Ainsi allongée, sa poitrine à nu, elle se caressait les seins avec la chemise du beau Colonel, relevant ses jupes et écartant ses cuisses pour enfin calmer sa faim du bout des doigts. Gémissante elle se roula au sol ondulant du bassin pour augmenter son plaisir. Son désir était si intense que la jouissance ne fut pas longue à venir, apaisant la brûlure qui enflammait son corps.
La jeune fille resta un instant alanguie sur le sol, la chemise serrée cotre elle ; puis elle reprit ses esprits, se releva et referma son corsage. Elle était toute froissée et dû repasser dans sa chambre pour se rafraîchir et se changer.
La journée fut épouvantablement longue, elle savait que le soir venu, une nouvelle leçon lui serait donnée et chaque activité lui était d’un ennui terrible.
Elle ne pensait plus qu’au plaisir, et le fait de ne jamais pouvoir se trouver seule la frustrait au plus haut point, car elle ne pouvait même pas se contenter pour soulager un instant le feu qui dévorait son entrejambe. Son âme entière brûlait de découvrir encore plus de sensations, sa curiosité insatiable en la matière dépassait tout ce qu’elle avait connu et occultait toute autre chose.
Son amour pour Oscar décuplait ce désir d’apprendre et de connaître les jeux libertins que lui laissait entrevoir Madame de Merteuil. Même si elle savait pertinemment que la froide Oscar resterai à jamais inaccessible pour elle. Elle avait bien vu les regards qu’elle lançait au bel aristocrate Suédois et ces oeillades valaient mille discours…
La torture était d’autant plus grande que la Marquise s’amusait à stimuler chacun de ses sens par mille allusions et effleurements lorsqu’elles se croisaient, des fractions de secondes qui ne faisaient qu’accroître le désir affamé de la jeune fille.
Au dîner, elle dût déployer toute sa concentration pour ne pas dévorer Oscar des yeux, sa langue en fut meurtrie…
Elle ne pouvait pourtant s’empêcher de lorgner les courbes avantageuses que dévoilait parfois l’austère uniforme, lorsque la jeune femme ne pouvait la surprendre.
Elle parvint néanmoins à faire bonne figure et la Marquise constata avec satisfaction que la pucelle ne rougissait plus en présence du blond Colonel.
La nuit venue, chacun regagna ses appartements. Rosalie, un livre sous le bras se dirigea vers la chambre de la Marquise pour lui faire sa lecture…
La jeune fille eut une hésitation lorsqu’elle s’apprêta à frapper à la porte de la chambre de Madame de Merteuil. N’était-elle pas en train de trahir son amour pour Oscar en cédant ainsi à cette femme au charme magnétique et vénéneux ? Le désir et la curiosité eurent assez vite raison des doutes de Rosalie.
Elle entra dans la pièce et s’assit auprès de la fenêtre qui donnait sur un petit balcon pour faire la lecture à la Marquise qui était assise dans un fauteuil en vis à vis. La pièce était baignée de la douce lumière de nombreuses chandelles.
Rosalie commença sa lecture sous le regard insistant de la belle mante religieuse. Elle avait à peine lu deux phrases que la Marquise se leva et vint se tenir derrière Rosalie. Intriguée, Rosalie n’en continua pas moins sa lecture d’une voix la plus neutre possible.
Doucement, la Marquise se pencha au-dessus de son épaule, releva les cheveux blonds de la jeune fille et lui souffla doucement dans le cou. Elle continua de lire les mots d’un ton égal et monotone. Satisfaite de voir sa concentration se maintenir, l’intrigante posa alors ses lèvres sur cette nuque juvénile et la parcourut lentement, remontant derrière les oreilles pour finir par lécher et mordiller le lobe délicat.
Rosalie ne désarmait pas et continuait son immuable lecture malgré les frissons provoqués par cette délicieuse torture. Elle savait que c’était ce que voulait la Marquise, qu’elle la testait pour connaître sa résistance.
La langue continuait sa douce caresse quand une main se posa sur son épaule et descendit doucement sur sa gorge. Sa jumelle vint la rejoindre et déboutonna doucement le corsage au son de la voix douce de Rosalie qui ne laissait pas deviner le trouble qui la gagnait. La chemise ouverte, les deux mains dégagèrent les seins blancs de la jeune fille et les caressèrent avec fermeté. La voix se fit plus rauque, tremblante aussi, puis la demoiselle se tut, ses lèvres happées par le baiser brûlant qui venait les faire taire.
La Marquise relâcha un peu son étreinte et murmura à l’oreille de Rosalie, tout en continuant de lui caresser les seins : « Vous êtes une élève délicieuse Rosalie. Je suis éblouie par votre ténacité. A présent j’ai un marché à vous proposer : je vous obtiens une nuit avec Oscar, à condition que vous passiez trois nuits pleines à ma disposition personnelle et entière… »
Chapitre 5 : Un pacte sulfureux
Rosalie resta un moment silencieuse, elle aurait voulu qu’Oscar fut sa seule amante, la Marquise n’aurait été qu’une initiatrice aux prémices de l’amour.
Pourtant elle savait bien qu’Oscar lui serait à jamais inaccessible sans l’aide de cette femme. Elle avait bien vu que le beau Colonel était amoureuse de Fersen…cet homme séduisant et…viril…
Elle avait la certitude que Madame de Merteuil pourrait accomplir ce prodige, peu importait comment d’ailleurs. Elle voulait Oscar, fut ce pour une seule nuit…
Rosalie se dégagea alors des bras qui l’enserraient, se leva en silence et alla s’asseoir sur le bord du lit et s’allongea sans un mot.
La Marquise s’approcha : « Vous avez fait le bon choix… » lui dit elle avec un sourire et elle lui prit les mains et l’attira vers elle.
Dès qu’elle l’avait vue, la libertine avait désiré Rosalie et sa fraîcheur naïve. Ce désir n’avait fait qu’augmenter au fil des jours et, à présent qu’elle la tenait dans ses bras, elle entendait bien en profiter…
Les yeux plantés dans l’azur innocent de la jeune fille, elle l’avait lentement déshabillé, laissant glisser ses mains lorsqu’elle ôtait chaque couche de vêtement. L’été était chaud et les tenues légères, aussi Rosalie se retrouva très vite complètement nue, ne subsistait que ses bas, retenus par un ruban bleu. Madame de Merteuil lui prit alors les mains et les posa sur sa gorge. Rosalie entreprit alors de dévêtir à son tour cette beauté plantureuse. Les mains tremblantes au début, elle s’enhardit très vite au contact de cette peau douce qui frissonnait sous ses mains et la robe de la Marquise glissa vite au sol dans un bruissement de taffetas. Rosalie tournait autour de ce corps encore ferme malgré la maturité et entreprit de délacer le corset qui enfermait de nouveaux trésors. Ce faisant elle embrassait la nuque qui s’offrait à ses lèvres, et, lorsque la prison de soie et de baleines fut enfin ouverte, elle glissa lentement ses mains sous le vêtement, avançant doucement vers les seins lourds de la Marquise. Celle ci se cambra sous cette caresse hardie. Elle ne s’était pas attendue à tant d’audace de la part de la jeune fille. Rosalie elle-même se sentait pousser des ailes et laissait libre cours à ses instincts.
Elle fit doucement glisser le corset au sol puis dénoua les jupons et les fit à leur tour tomber à terre.
La Marquise se tourna alors face à la jeune fille et la poussa doucement sur le lit. Rosalie l’attira à son tour vers elle et les deux femmes s’allongèrent côte à côte et s’enlacèrent.
Rien ne pourrait à présent entraver leur étreinte et les baisers se firent plus passionnés que le matin dans le petit salon.
La Marquise se coucha sur Rosalie, plaquant son sexe humide contre sa cuisse et frottant la sienne contre le sien. La jeune fille caressait le dos de son amante, descendant lentement ses mains vers les fesses qui ondulaient sur elle. Leurs langues se livraient un combat sans merci et les hanches des deux femmes bougeaient à l’unisson.
Les lèvres de la Marquise descendirent le long de sa gorge et s’arrêtèrent sur les seins ronds, mordillant les tétons roses avec gourmandise. Rosalie s’abandonna totalement et laissa faire les mains et la langue experte, profitant passivement de chaques sensations.
Les lèvres descendirent encore, la langue goûta le nombril délicat. Rosalie écarta ses jambes et senti la langue descendre dans sa toison. Elle remonta son bassin et ouvrit encore plus les jambes, offrant son sexe a cette bouche avide. Elle sentait les mains douces sur ses fesses et ses hanches avaient conservé le mouvement lancinant de leur étreinte.
La langue descendit enfin au cœur du triangle humide et odorant et joua avec chaque parcelle de cette intimité inviolée. Gémissante, Rosalie se cambrait de plaisir, relevant la tête avec peine elle vit le visage de la libertine qui s’affairait entre ses cuisses ouvertes, elle était à quatre pattes les fesses relevées haut. Cette vision, loin de la choquer, l’excita d’avantage. Elle laissa sa tête retomber sous la force du plaisir que lui provoquait cette impudique caresse.
Elle gémissait de plus en plus fort et laissa échapper un cri lorsque deux doigts virent s’introduire dans la fente se son sexe. Ils commencèrent un mouvement de va-et-vient infernal, qui conjugués avec les caresses de cette langue infatigable, lui arrachèrent des cris de plaisir.
Elle était au bord de l’évanouissement tant la sensation était forte et le rythme effréné. Les mouvements et caresses se firent alors plus lents, les lèvres remontèrent sur le ventre. La Marquise s’agenouilla entre les cuisses offertes, elle saisit les mains de Rosalie et l’attira contre elle. Le baiser de la jeune fille fut surprenant et passionné. Elle avait entrevu l’extase, elle avait faim d’elle et voulait plus…
Assise face à face, leurs cuisses largement ouvertes, les deux femmes serraient leurs sexes l’un contre l’autre, bougeant au rythme de leurs langues enlacées.
Rosalie doucement glissa une main entre leurs deux corps et descendit jusqu’à atteindre les boucles brunes qui se mélangeaient aux boucles blondes de son propre sexe. Hardiment elle enfonça ses doigts dans la fente douce et chaude qui bougeait contre la sienne. L’autre gémit plus fort, serrant son corps contre le sien, leurs seins écrasés les uns contres les autres. Plongés dans l’interstice étroit entre leurs deux sexes collés, Rosalie bougeait ses doigts à l’intérieur de l’orifice humide, provoquant frissons et cris à la Marquise qui se laissa tomber en arrière, offrant son corps entièrement nu au regard de la jeune fille qui continuait à jouer avec ses doigts.
Du pouce elle jouait avec le clitoris de sa partenaire faisant aller et venir ses doigts entre les lèvres de chair rose. Puis à son tour Rosalie se pencha en arrière, abandonnant sa caresse pour plaquer plus largement son sexe contre cet autre qui bougeait au rythme de leurs hanches.
Enfin la jeune fille se redressa en vint se coucher à côté de sa partenaire. Elle s’étreignirent et se caressèrent longuement avant de descendre chacune leurs mains pour aller caresser le sexe de l’autre.
Mutuellement elles se répondaient en caresses augmentant le plaisir de chacune. Donner devint aussi délicieux que de recevoir et leur plaisir grandit à l’unisson. Le rythme de leurs hanches et de leurs mains se fit plus intense, frénétique même. Alors vint le frisson tant attendu par Rosalie, décuplé car donné et ressenti par une autre personne qu’elle-même.
Les deux femmes crièrent à l’unisson. Leurs corps se relâchèrent et leur étreinte se fit plus tendre.
Sans un mot elles échangèrent un regard, puis s’étreignirent doucement.
Elles se frôlèrent encore avant de s’endormir dans un profond sommeil.
Rosalie s’éveilla peu avant l’aube. La Marquise dormait toujours. Elle se leva sans bruit se rhabilla vite et retourna discrètement dans sa chambre pour n’éveiller aucuns soupçons.
Encore deux nuits et Oscar serait à elle…et dire que chaque pensée dans cette nuit brûlante ne fut que pour elle…
Chapitre 6 : Troubles et tristesses
Rosalie descendit tôt dans la cuisine ce matin là. Elle souhaitait prendre seule son petit déjeuner. Un chocolat et des tartines, des choses simples comme elle les aimait. « Mon dieu, cette nuit…mais où mon amour pour Oscar m’a t’il conduit » pensa la jeune fille. Jamais avant cet instant elle ne s’était sentie si seule et perdue, a part peut être le funeste jour de la mort de sa mère. Le monde entier s’était écroulé ce matin là. Avait-elle donc tant changé ? Elle se retrouvait aujourd’hui prise au piège du libertinage et des plaisirs, cette vie dévoyée que menait la noblesse et qui la révoltait au plus haut point…mais c’était avant.
Avant d’aimer Oscar au point d’en perdre la raison et de se détourner de toutes ses valeurs. L’amour était décidément la pire des folies…elle savait que cet accord avec Madame de Merteuil était comme un pacte avec le diable, mais elle ne pouvait plus reculer, l’espoir d’une nuit avec le beau Colonel était comme la réalisation d’un rêve.
Elle était plongée dans ses pensées quand André entra dans la cuisine. Il avait l’air aussi sombre qu’elle et la salua à peine. Rosalie observa alors le jeune homme. Il était très beau et elle en fut presque étonnée ; à vrai dire, elle ne l’avait jamais vraiment regardé. Ses longs cheveux de jais, ses yeux émeraude, sa silhouette athlétique, c’était vraiment un bel homme. Intriguée par son regard triste elle lui demanda doucement ce qui n’allait pas. Il soupira : « Je ne suis qu’un valet, voilà tout. Un simple laquais qui ne pourra jamais rivaliser avec un Comte Suédois… » sa voix tremblait et une larme roula. Il se leva brutalement et sorti.
Rosalie comprit alors qu’André souffrait du même mal qu’elle, il aimait Oscar et elle lui était interdite.
Pourquoi Dieu avait-il donc placé cet être au cœur de leur vie pour les plonger dans la souffrance ? Rosalie sortit de la cuisine et se dirigea vers les écuries, elle savait qu’il serait là.
Assis sur la paille, le jeune homme pleurait. Rosalie vint s’asseoir à ses côtés et posa sa main sur son épaule. « Je sais ce que tu ressens, tu sais. Moi aussi j’aime Oscar, à en mourir, et elle restera à jamais inaccessible pour moi…. » A ces mots les larmes roulèrent aussi sur ses joues.
Ils se regardèrent étonnés de se comprendre. D’une main, André essuya les larmes de Rosalie. Doucement elle posa sa main sur la sienne et la serra.
Leurs larmes coulaient toujours, mais ils ne se quittaient pas des yeux. Soudainement, leur désespoir et leur amour pour Oscar les rapprochaient plus que jamais. Dans ce moment suspendu tout était possible…
Il prit son visage entre ses mains et l’embrassa, elle le laissa faire. Il était l’homme qu’Oscar ne serait jamais, elle était une jeune femme blonde et belle. Ce fut un baiser chaste et doux puis il la regarda en silence, se leva et sorti.
Rosalie resta un long moment là, tétanisée, les yeux dans le vague, avant de retourner au château.
Ce baiser était si différent de ceux de la Marquise… Bien moins sensuel et pourtant bien plus bouleversant. Elle avait ressenti par ce simple contact tout l’amour d’André pour Oscar, un sentiment immense empreint d’une tristesse infinie, bien loin de ses libertinages avec Madame de Merteuil.
Elle ne croisa plus André de la journée, ni la Marquise d’ailleurs. Celle-ci s’était rendue à Trianon, avec Oscar et Madame de Jarjayes, sur invitation de la Reine.
Le temps s’écoula doucement sous le soleil brûlant. Rosalie passa la journée dans les jardins, à lire et musarder. La nuit précédente était sans cesse dans ses pensées. Elle s’efforçait d’imaginer ce que pourrait être une nuit avec Oscar, une nuit entière à l’aimer…
Madame de Merteuil ne rentra pas cette nuit là, elle avait été conviée à rester, tout comme le Colonel de la Garde Royale, à la réception donnée par la Reine dans les jardins de Trianon. Madame de Jarjayes ne rentra pas non plus, la Reine tenait à ce que la mère d’Oscar s’occupe de ses enfants lorsqu’elle donnait des réceptions nocturnes.
Rosalie dîna donc en cuisine, avec Grand-Mère et André. Un repas comme en famille dont l’atmosphère gaie et simple lui plaisait beaucoup. Elle était peut être de sang noble, mais, dans ces moments là, elle savait que sa place était avec les gens du peuple.
Pendant le repas, elle croisa plusieurs fois le triste regard d’André. Celui-ci semblait toutefois beaucoup moins sombre qu’au matin, et il fixait avec tendresse la jeune fille et elle en était troublée.
Après le dîner, Rosalie sortit s’asseoir au bord de la fontaine. Elle avait trempé ses pieds dans l’eau et savourait la légère brume répandue sur son visage par la brise du soir.
André vint interrompre sa rêverie, il s’assit à côté d’elle. « Je suis désolé pour ce matin, Rosalie, ça n’était absolument pas calculé…mais tu lui ressemble tellement parfois. Lorsque je te regarde, c’est comme si je voyais celle qu’elle serait si son destin avait été d’être femme. Elle paraît dure, mais au fond elle est aussi sensible que toi. La différence c’est que tu n’a pas peur de tes émotions, alors qu’elle s’efforce de n’en ressentir aucune. Ce matin tout semblait si simple, tu me comprenais et…
-Ne dis plus rien, car je sais ce que tu ressens. Je ne t’en veux pas André…car je voulais ce qui c’est passé. Cela ne peu s’expliquer. Il y a des moments ou tout peut arriver… »
Ils restèrent longtemps là, silencieux, puis André rentra. Rosalie resta jusqu’au dernières lueurs du soleil et remonta enfin dans sa chambre.
Elle se déshabilla et enfila une chemise légère. La jeune fille resta un long moment assise devant le miroir, observant son image dans la pénombre. Ses cheveux étaient défaits, elle ne les avait pas brossés…comme l’autre nuit elle crut voir Oscar dans son reflet et c’était troublant.
André était déjà couché quand la porte de sa chambre s’ouvrit. Lui aussi dormait les volets ouverts et la vision qu’il eut dans le rayon de lune le stupéfia. Oscar se tenait debout dans sa chambre. Ses yeux s’accoutumèrent à l’obscurité et il s’aperçut avec étonnement que la jeune fille qui avançait vers lui n’était pas Oscar, mais Rosalie !
« Rosalie ?! Que fait tu là… » elle posa son doigt sur ses lèvres pour le faire taire…
Elle approcha son visage et murmura « Je suis un rêve… »
Chapitre 7 : La deuxième nuit
Rosalie quitta la chambre d’André avant l’aube. Elle avait passé la nuit dans ses bras. Tout s’était déroulé en douceur et en silence. Ils s’étaient aimés l’un l’autre comme ils auraient aimé Oscar. Elle s’était simplement donnée à lui par amour pour elle. Personne d’autre qu’eux ne pourrait jamais comprendre cela. Elle n’avait pas ressenti le plaisir extatique que la Marquise lui avait donné. Cela avait été douloureux, elle avait même cru mourir tant la douleur avait été forte. Tout c’était doucement estompé avant de devenir presque agréable. Elle lui avait donné du plaisir et cela seul comptait. Quelque chose s’était cependant brisé en elle et elle avait pleuré. Il l’avait bercé doucement et ils s’étaient endormis tendrement enlacés.
La nuit devenait plus claire et Rosalie résolut de se préparer un bain. Elle fit chauffer de l’eau et remplis la baignoire avant de s’y glisser avec délice. L’eau se tinta de rose entre ses cuisses, elle avait beaucoup saigné et les draps d’André devaient en porter encore la trace. Il faudra qu'elle les emporte à la lessive avant que Grand-Mère ne le fasse.
La douceur de l’eau chaude apaisait la douleur piquante qui subsistait et Rosalie resta dans l’eau jusqu’à ce qu’elle devint froide.
Madame de Jarjayes et Madame de Merteuil rentrèrent avant midi. Oscar avait terminé la nuit dans le quartier des officiers et ne rentrerait sans doute pas avant le soir.
L’après-midi, la Marquise emmena Rosalie à Paris. Elle comptait la convier à une réception particulière et il fallait que la demoiselle soit parée pour l’occasion.
Elles passèrent donc le reste de la journée chez Rose Bertin, au milieu des dentelles et des soieries.
Madame de Merteuil laissa Rosalie choisir tout ce qui lui plaisait ; mais le choix de la toilette de la soirée lui revenait entièrement, et Rosalie ne découvrirait tout qu’au moment de s’habiller.
Madame de Merteuil avait fait venir un coiffeur italien chez la couturière et Rosalie fut coiffée entre deux essayages. Ses cheveux étaient d’un blond pur et il n’utilisa donc ni perruque ni poudre. Il la coiffa d’un chignon tout en boucles qui faisaient ressortir leur éclat doré.
Le carrosse revint au Manoir des Jarjayes en fin d’après midi. Il était chargé de boîtes et cartons divers à en faire pâlir la Reine elle-même ! Grand-Mère n’en revint pas devant un tel étalage de taffetas pastel et de dentelles. À n’en pas douter, le trousseau de la jeune fille était à présent l’un des plus beaux de la cour !
Après dîner, Rosalie monta dans sa chambre pour se préparer. Madame de Merteuil l’accompagna. Dans la chambre de la jeune fille toutes les robes avaient été rangées. Seuls les cartons des toilettes choisies par la Marquise pour elle-même et Rosalie subsistaient.
Elle commença à dévêtir lentement la jeune fille, non sans glisser ses mains et sa langue un peu partout au passage…
Rosalie se laissait faire, elle comprenait instinctivement que c’était ce que l’autre voulait.
Une fois la jeune fille totalement nue, la Marquise l’enduit entièrement d’essence de rose, aucune partie de son corps ne fut oubliée. Ce parfum puissant, cette chaleur lourde, ces mains sur ses seins et son ventre transportaient Rosalie. Les caresses étaient lentes et fermes.
Madame de Merteuil ouvrit enfin les cartons et en sorti des flots de dentelles noires. Elle revêtit d’abord Rosalie de fins bas noirs, maintenus par un ruban rouge sombre. Puis elle enserra son corps gracile dans un corset de soie et de dentelles noires, rehaussé de rubans rouges. Elle le laça très serré, afin de mettre en valeur la poitrine haute et ferme de la jeune fille. La voyant ainsi, elle ne put s’empêcher d’étreindre Rosalie dans un baiser passionné sur ses lèvres et au creux de ses seins, avant de lui passer autour de la taille plusieurs jupons de mousseline noire transparente. Elle attacha ensuite le panier autour de sa taille et sortit enfin la robe de sa boîte. Elle était rouge, toute de brocard et de soie d’un beau rouge sombre. Ainsi vêtue, Rosalie brillait d’un éclat inédit. La fraîche jeune fille toujours enveloppée de roses tendres prenait des allures de femme fatale. La Marquise finalisât le tout par des roses rouges dans les cheveux et un ruban rouge autour de son cou.
Ce fut alors au tour de Rosalie de renouveler le cérémonial pour Madame de Merteuil. Elle la déshabilla donc, caressant avec gourmandise le corps voluptueux découvert l’avant veille. Elle enduisit à son tour la Marquise d’essence parfumée, insistant largement sur certaines parties de son corps.
Madame de Merteuil fut revêtue de dessous rouge vif semblables à ceux de Rosalie. Sa robe était noire et luxueuse. La jeune fille arrangea des roses rouges dans la chevelure poudrée et passa un collier de jais autour du cou qu’elle embrassa avec sensualité.
La Marquise embrassa de nouveau Rosalie, et leurs langues se mêlèrent avec passion. La jeune fille sentait à nouveau le feu brûler en elle et son impatience ne faisait que grandir.
La nuit était tombée, en sortant de la chambre Rosalie croisa Oscar dans le couloir. Le bel Officier la dévisagea avec stupeur et fut d’autant plus surprise de voir Rosalie lui répondre d’une œillade enflammée.
Les deux femmes descendirent dans la cour et montèrent dans le carrosse qui les emporta à Paris.
La réception avait lieu dans un hôtel particulier aux allures de palais vénitien. Rosalie et la Marquise durent enfiler des loups de dentelle noire avant d’entrer.
Les deux femmes entèrent dans une immense salle dominée par une coupole ornée de mosaïques dorées. Des arcades décorées sur plusieurs niveaux formaient les murs. Des centaines de lustres en cristal et de lanternes orientales suspendus dans les airs éclairaient la vaste salle, reflétant les ors de la coupole. Les arcades et balcons étaient ornés de cascades de fleurs odorantes, et des fontaines laissaient entendre leurs doux murmures.
Cet immense espace était empli de monde, une foule de gens vêtus avec luxe. Ils étaient tous masqués, à l’instar de la Marquise et de Rosalie. Les hommes portaient tous de longues capes de velours noir.
Au centre de la salle, un cercle vide ou évoluait un homme de haute taille, entièrement vêtu de rouge, portant un masque vénitien noir dont la forme effrayante évoquait un long bec d’oiseau. Il déclinait d’une voix monocorde, forte et grave, une sorte de chant chamanique dans une langue inconnue.
Il évoluait en dessinant un cercle, agitant une sorte d’encensoir doré. Puis il pris place au centre du cercle et plusieurs jeunes femmes, en robes de vestales en mousseline noire transparente et totalement masquées, s’avancèrent autour de lui, formèrent un ronde et s’agenouillèrent. Il recommença à marcher en suivant la ronde, agitant l’encensoir et continuant ses incantations incompressibles.
Au fur et à mesure il s’arrêtait devant les jeunes femmes, et l’une après l’autre elles se levaient et allaient chercher quelqu’un dans la foule avant de s’éloigner.
L’une d’elle s’approcha de Rosalie, lui prit la main et l’entraîna dans les couloirs du palais. Madame de Merteuil souriait et fit un signe de tête à Rosalie, comme pour l’inciter à suivre cette splendide rousse aux seins lourds.
Chapitre 8 : Libertinages
Légèrement inquiète, Rosalie suivait cette fille silencieuse au masque d’or impassible. Elle la guidait dans un dédale de couloirs fastueux traversant des salles tantôt baroques tantôt orientales. L’or et le rouge dominaient. L’éclairage était plus faible, mais, dans la pénombre, Rosalie distinguait de nombreuses personnes. Certaines étaient à demi-nues et alanguies, d’autres les regardaient.
Des musiques lancinantes couvraient à peine les murmures et soupirs d’extases de ces corps qui se mélangeaient.
Loin d’être choquée, la jeune fille regardait avec gourmandise ces corps enlacés et sentait le feu lui dévorer les entrailles.
La belle rousse entra dans une alcôve plus retirée, tendue de velours rouge et aux murs couverts de miroirs. Elle ferma le rideau derrière elle. Les deux femmes étaient enfin seules. Elle ôta son masque et révéla un beau visage rond aux lèvres pleines et rouges comme des cerises mûres. Rosalie eut envie d’y goûter et pris l’inconnue par la taille et l’embrassa. Sa promenade dans ce lieu de débauche absolue avait réveillé de sombres instincts en elle. Elle voulait du plaisir et elle en aurait.
Elle dévorait la bouche de cette fille, leur langue luttant l’une contre l’autre avec volupté. Le désir la brûlait, elle laissait courir ses mains contre ce corps à peine voilé. La fille ôta la robe rouge de Rosalie avec une rare dextérité, poussa Rosalie sur la couche moelleuse jonchée de coussins puis vint se coucher sur elle. Elles s’embrassaient et se caressaient avec frénésie. Rosalie se tourna bientôt et enfourcha la belle rousse. Elle voulait sa peau et déchira entièrement la mousseline noire, dévoilant une peau d’une rare blancheur puis elle dévora ses seins avec avidité. L’autre avait posé ses mains sur ses fesses qui bougeaient d’avant en arrière. Leurs lèvres se joignirent à nouveau et les deux filles roulèrent dans les coussins. Au-dessus d’elle la rousse délaça un peu le corset de Rosalie, libérant ses seins avides de liberté. Elle aussi les goûta avec délice tandis que Rosalie bougeait les hanches et frottait son sexe humide contre sa cuisse. L’autre fit de même collant sa peau blanche contre le corset de soie délacé. Au bout d’un moment, la rousse relâcha son étreinte et vint s’agenouiller au-dessus du visage de Rosalie, sa toison de feu exhalait un parfum envoûtant. Elle écarta les jambes et se pencha pour s’appuyer sur ses avants bras. Elle avança doucement jusqu'à atteindre le triangle blond et offert à sa langue. Elle entoura de ses bras les cuisses repliées de Rosalie, posa ses lèvres contre le sexe offert et fit jouer sa langue. Au-dessus de son visage, Rosalie voyait bouger cette fente offerte à ses lèvres et y goûta avec volupté.