Sources utilisées pour cet article : Wikipédia (distribution et film technique), un article sur le film du site la mediathèque.be, et mon propre revisionnage du film.
Distribution :
Catriona MacColl : Oscar François de Jarjayes - Barry Stokes : André Grandier - Christine Böhm : Marie-Antoinette - Jonas Bergström : Hans Axel von Fersen - Terence Budd : Louis XVI - Constance Chapman : nourrice - Gregory Floy : cardinal Louis de Rohan - Anouska Hempel : Jeanne de la Motte - Mark Kingston : général de Jarjayes - Sue Lloyd : Gabrielle de Polignac - Shelagh MacLeod : Rosalie de Valois - Michael Osborne : Bernard Châtelet - Martin Potter : Comte de Giraudet - Paul Spurrier : dauphin Louis-Joseph - Andrew Bagley : André enfant - Cadine Constan : Mme de Valois - Rosemary Dunham : marquise de Boulainvilliers - Christopher Ellison : Maximilien de Robespierre - Patsy Kensit : Oscar enfant - Mike Marshall : Nicolas de La Motte - Jacques Maury : baron de Breteuil - Michael Petrovitch : Charles Alexandre de Calonne - Daniel/Dane Porret : Léonard - Georges Wilson : général de Bouillé - Patrick Allan - Nicolas Amer : M. de Chantilly - Jean Boissery : soldat pamphlet - Armelle Bonnot : suivante - François Brincourt - Michèle Cahier : couturière - Geoffrey Carey : invité au bal blanc - Lyne Chardonnet: invitée au bal noir - Thérèse Crémieux - Huguette Faget: dame de la cour - Corinne Fischer : couturière - Patrick Floersheim : adversaire du duel avec Oscar dans une taverne - Alain David Gabison : accoucheur - Steve Gadler : soldat insolent - Gary Granville - Vincent Grass : soldat insolent - Consuelo de Haviland : partenaire d'Oscar au bal blanc - Jeffrey Kime : importun au bal royal - Caroline Loeb - Claire Maubert - Timothy Morand : ivrogne - Mario Pecqueur - Olivier Pierre - John Charles Sabain - James Shuman - Angela Thorne : Rose Bertin - John Tordoff - Denis Trinder - Dominique Varda : Élisabeth Vigée Le Brun - Monique Vermeer - Robin Whitecross : couturière - Lambert Wilson : soldat insolent - Sylvia Zerbib : couturière - André Cagnard : cascades. - Agnès Evein : bergère à Trianon
Fiche technique :
• Titre : Lady Oscar
• Titre japonais : Berusaiyu no bara
• Réalisation : Jacques Demy
• Scénario : Jacques Demy, Patricia Louisianna Knop
• D'après le manga de Riyoko Ikeda (Rose de Versailles) (?????) (??????????Berusaiyu no bara")
• Images : Jean Penzer
• Musique : Michel Legrand
• Décors : Bernard Evein
• Costumes : Jacqueline Moreau
• Chorégraphie : René Goliard
• Casting : Rose Tobias Shaw, Anita Benoist
• Pays d'origine : Japon
• Genre : Film de cape et d'épée, comédie dramatique
• Format : Couleur (Eastmancolor), 2.35 : 1 (Cinémascope), son monophonique, 35 mm.
• Lieu tournage : château de Jossigny et Senlis en Seine-et-Marne
• Durée : 124 minutes (2h04)
• Dates de sortie :
o Japon : 1979
o France : 1980
Article du site médiathèque.be
"Chose rare dans la carrière de Jacques Demy, Lady Oscar est né d’une commande. En 1978, la firme japonaise Shiseido décide de faire réaliser une adaptation du manga « La Rose de Versailles » de Riyoko Ikeda, énorme succès de librairie au Japon. Elle décide pour cela de s’offrir les services de Demy à qui elle confie un budget et un casting, principalement anglais, à charge pour lui de convaincre les autorités françaises de le laisser tourner, sur place, au château de Versailles. Le film sera lui aussi un succès relatif… au Japon; il faudra par contre attendre plusieurs années avant de le voir distribuer en France.
Le film, comme le livre, reprend quelques-uns des thèmes classiques du shojo, le manga pour jeunes filles. Élevée comme un garçon par un père tyrannique craignant de ne pas avoir de descendance mâle pour lui succéder, la jeune Oscar devient capitaine de la garde royale. Elle se voit confier la charge de la protection de Marie-Antoinette. C’est la fin d’une époque. Elle et son ami d'enfance, André, vont se voir confrontés aux prémisses de la Révolution. Il s’agit toutefois moins ici de réaliser un film historique que d’adapter fidèlement un manga. Les erreurs historiques abondent et il serait oiseux de les rechercher, les personnages sont certes inspirés de figures historiques, mais résolument détournés dans leur caractère comme dans leur chronologie. Un dualisme manichéen s’installe immédiatement dans le film, la noblesse y est odieuse et caricaturale, le peuple souffre avec dignité. Seule Lady Oscar se trouve entre deux feux, comme elle se trouve entre deux sexes. Sa naissance et sa fonction la font côtoyer de près la reine et sa cour, mais une certaine sympathie la gagne pour cette populace qu’elle voit, de loin, pâtir de l’inconstance et de la brutalité de l’ancien régime. Elle va passer outre les préjugés et les règles de sa condition pour «fraterniser» avec la cause révolutionnaire, jusqu’à la trahison. Mélodramatique et échevelé, le film voit Demy brosser à la chantilly un portrait de Versailles en rose et bleu où il ne faut chercher ni cohérence ni exactitude. Dans le manga, comme dans un conte, il est demandé au spectateur un peu de cette « suspension of disbelief », cette crédulité volontaire, qui le fait accompagner l’histoire sans poser de questions. Et qui demande, comme dans le film de sabre japonais, et surtout chinois (voir L’hirondelle D’or, de King Hu), d’accepter les « travestissements » d’Oscar et la voir homme lorsqu’elle est en uniforme et femme lorsqu’elle revêt ses plus beaux atours, simplement parce qu’on nous le dit. Qui est dans le secret ? Qui la voit homme; qui la voit femme? Demy s’accommode fort bien de l’ambiguïté du personnage, source intarissable de quiproquos dans le manga, et s’amuse à refuser de choisir.
Benoit Deuxant "
Je doute que l'auteur de l'article ai lu le manga...
Mon analyse perso
1.Le film
Le film balaye l’histoire de la naissance d’Oscar à la prise de la Bastille.
Il se présente en plusieurs chapitres décrivant chacun des évènements, des étapes marquantes de l’histoire.
Les décors et les costumes sont somptueux. Nombre de scènes sont tournées en décors naturels. On peu aussi voir le hameau de la Reine.
La musique de Michel Legrand est très belle, romanesque à souhait.
2.Le film et le manga
Bien que les personnages soient nombreux dans le film, on remarque l’absence de nombreuses personnes : St Just, Charlotte de Polignac, la Du Barry, Louis XV, Madame de Jarjayes, Alain et Diane Delavigne ainsi que le Masque Noir.
Première différence notable dans le scénario, l’histoire fait totalement l’impasse sue la jeunesse de Marie-Antoinette. Lorsqu’on entre dans le récit, elle est déjà Reine, amie de Madame de Polignac et commence juste à faire connaissance de Fersen.
Autre différence : si le personnage de Rosalie Lamorlière (ici de Valois dans la distribution!) est présent, son amitié avec Oscar n’est pas évoquée, les deux femmes se croisent à peine. La mort de la mère nourricière de Rosalie est montrée mais la jeune femme, loin de se venger, se contente de s’introduire à Versailles pour se jeter sur la Polignac en hurlant « You kill my Mother » avant de s’enfuir. L’histoire oublie totalement leur parenté et le rapport tortueux entre les deux personnages.
André lui est affilié aux écuries royales dès la nomination d’Oscar au poste de Garde de la Reine. Il ne reste pas à ses côtés. Comme le Masque Noir n’est pas présent dans l’histoire, André ne perd pas son œil. De plus il ne rejoint pas non plus Oscar dans les Gardes Françaises.
Oscar n’est pas malade chez Demy, et sa mère est totalement absente de l’histoire.
Girodelle, ici nommé Giraudet, est un aristocrate cynique et libertin, amateur de Sade. Il n’est pas dans la garde royale non plus.
La plus grande différence du film et du manga réside dans la fin : Oscar et André se rendent en civil à la Bastille, parmi la foule. Ils sont séparés et, tandis qu’Oscar cherche André jusqu’à la fin du film, celui-ci se fait tuer d’une balle dans le dos, seul dans une rue.
3. La critique
J’ai revisionné le film et pris des notes. Force m’est de constater que les scénaristes et autres personnes ayant travaillé sur la trame du film n’on a l’évidence pas bien lu ni compris le Manga d’Ikeda. L'ont ils au moins lu ?
S’il est normal de voir certains évènements « zappés » dans une histoire de cette ampleur, on ne peu tout garder, il est intolérable de voir les choses changées du tout au tout, comme la fin de l'histoire qui donnait toute sa force tragique au récit.
Le plus marquant c’est l’incohérence de l’histoire et les personnages qui ne correspondent pas au manga. Leurs caractères sont à l’opposé des personnages d’Ikeda !
Oscar est un soldat de plomb sans envergure, qui sert de chaperon à la Reine plus qu’autre chose ; elle marche droite comme un i, d’un air arrogant, ne sait pas monter sur son cheval sans qu’un homme lui fasse la courte échelle et semble n’avoir aucuns sentiments.
On ignore pourquoi elle quitte le service de la Reine et son ratage au bal avec Fersen ne semble pas la faire souffrir plus que ça.
Marie-Antoinette est frivole et sotte, elle semble n’avoir aucuns sentiments, aucuns troubles. Ce personnage est des plus superficiels. On la voit peu avec ses enfants et seul son côté adultère et dépensier est montré.
André lui est rebelle et indépendant. Dès le début du film il est montré ainsi, cynique et presque irrespectueux envers le Général !
Rosalie est à peine effleurée, elle apparaît parfois, sans vraiment apporter quelque chose, et la scène où elle retrouve la Polignac frôle le ridicule. On n’y comprend rien. Il n’est rien montré de la jeune fille courageuse et sensible imaginée par Ikeda, dont l’amitié ambiguë avec Oscar pimente un peu le récit. Sa sœur Jeanne de la Motte est une méchante sans aucun bon côté. La palme du ridicule revenant au pauvre Girodelle, transformé en libertin adepte du divin Marquis.
La meilleure scène...
Le film donne une vision manichéenne et simpliste du manga.
Oscar est là mais n’apporte rien, elle ne montre pas une évolution et une prise de conscience comme le personnage d’Ikeda. Seul André apporte une vision différente, comme la conscience poil à gratter de l’héroïne. C’est le personnage le moins caricatural de l’histoire. Le Général est rigide et ancré dans le passé et l’ordre établi.
Quand à la musique, si elle est très bien écrite, sont côté "grandeur romanesque" rend les scènes encore plus ridicules et insensées.
L'impayable article de Nanarland
à lire absolument pour se payer une bonne tranche...
ma légende préférée :