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Princesse Saphir

 

Petite fiche technique 

 

Princesse Saphir (リボンの騎士 Ribon no Kishi) est un manga en trois volumes d'Osamu Tezuka, publié entre 1953 et 1958 et réécrit entre 1963 et 1966. Une nouvelle édition écrite en 7 semaines est sortie entre 1967 et 1968 à l'occasion de la série télévisée.

Il est considéré comme le manga fondateur du genre shōjo, destiné aux filles, ainsi que le premier à introduire les thèmes de l'androgynie et du travestissement.

 

Histoire 

À sa naissance, une jeune princesse se voit attribuer par erreur deux cœurs, celui d'un homme et celui d'une femme. Ses parents, le Roi et la Reine, sont obligés de la faire passer pour un garçon afin qu'elle puisse hériter du trône. En revanche, l'ange inexpérimenté qui lui a donné deux cœurs doit lui reprendre le cœur masculin pour que tout rentre dans l'ordre…

Personnages principaux 

  • Princesse Saphir : élevée comme un garçon, elle rencontre un prince auquel elle ne peut révéler son identité ni ses sentiments.
  • Tink : l'ange maladroit et facétieux.
  • Le grand-duc Duralumin : souhaitant mettre son fils sur le trône, il aimerait connaître le secret du prince Saphir.
  • Nylon : l'âme damnée du duc Duralumin

 

Différences entre les trois publications

  • La série des années 1950 est totalement en couleur. Elle fut adaptée en ballet, puis en feuilleton radiophonique en 1955. L'être maléfique de l'histoire est Méphisto.
  • La série de 1963 à 1966, en noir et blanc, remplace Méphisto par une sorcière nommée « Madame Helle » et ajoute le personnage du capitaine Blood. C'est cette histoire qui est grandement diffusée.
  • La série de 1967 par le studio Mushi production d'après le scénario de Tezuka a une histoire totalement différente. À cause de son échec flagrant, elle fut interrompue.

 

Adaptation en anime 

  • Le manga fut adapté sous forme de série animée en 1967.
  • Un film d'animation en 1994

 (Source : Wikipédia)

 

Lorsque Riyoko Ikeda a commencé à dessiner, son stykle était très proche de celui de Tezuka, le créateur de Princesse Saphir. L'androgynie et la noblesse du personnage l'ont aussi sans doute influencée...  Comme je ne connais que très peu cette oeuvre, je vous propose de lire ce qui suit. Je sous conseille aussi vivement l'article du magazine ProChoix sur l'héroïne travestie pour approndir encore un peu.

 

Critique reprise sur le site Krinein linké en bas de la page :

"De sa longue li­gnée de héros cha­ris­ma­tiques, Osamu Te­zu­ka est par­ve­nu à créer quelques ré­fé­rents au genre parmi les plus connus qu'il ap­pa­raît né­ces­saire de pla­cer sous la lu­mière comme des héros ayant donné leurs traits à ceux d'au­jourd'hui. Ce début de cri­tique ex­trê­me­ment pré­sen­ta­tif et conve­nu de cri­tique ne doit pas ca­cher le FUN dé­ga­gé par Prin­cesse Sa­phir, un manga en avance sur son temps ! En effet, qui au­rait pu pen­ser que le man­ga­ka n'au­rait pas hé­si­té à mettre en va­leur un per­son­nage pas­sant pour un être am­bi­gu et chan­geant d'état sexuel. Va­riant entre l'homme, la femme et l'her­ma­phro­dite, Prin­cesse Sa­phir reste le per­son­nage d'un des shojô les plus in­té­res­sants...

Ex­tra­va­gan­zaaaaa !

Au royaume de Sil­ver­land, la nais­sance de l'hé­ri­tier de la cou­ronne bat son plein. L'ef­fer­ves­cence est à son comble concer­nant le sexe de la des­cen­dance car seul un petit homme sera ha­bi­li­té à prendre la suc­ces­sion... Pen­dant ce temps là, aux cieux, le ma­li­cieux ange Tink vient de com­mettre son nou­vel acte de che­na­pan en in­fluen­çant le des­tin sexuel d'un nou­veau né, ce­lui-​ci s'avé­rant jus­te­ment être le prince en ques­tion. A sa nais­sance, Sa­phir est une fille avec un coeur de gar­çon, ce qui va en­traî­ner de nom­breux désa­gré­ments d'iden­ti­té, d'amour mais sur­tout des ten­ta­tives de des­ti­tu­tion en­ta­mées par le sire Dur­la­min et le ma­chia­vé­lique Nylon...

Prin­cesse Sa­phir est un shojô de 1977 mais pour­tant il est plus que ja­mais d'ac­tua­li­té et énor­mé­ment plus tra­vaillé que la faible pro­duc­tion contem­po­raine. Mê­lant ha­bi­le­ment his­toire de prin­cesse et d'amour avec tous les élé­ments ré­cur­rents au genre, l'au­teur ne se contente pas de ses simples fi­celles pour construire un scé­na­rio co­hé­rent. Spé­cia­liste re­con­nu du shô­nen, il prend le pas de conter un récit d'aven­ture sans la naïveté tra­di­tion­nelle dans la nar­ra­tion ty­pique du genre. Les trois vo­lumes en­chaînent une his­toire à mi-​che­min entre la quête ini­tia­tique et une ro­mance ca­chée au long cours. Pour­tant, le thème pré­do­mi­nant du scé­na­rio reste la dé­cou­verte de soi mal­gré l'am­bi­va­lence des sexes et du ca­rac­tère qui y est lié. A tra­vers son in­trigue, le man­ga­ka a in­fluen­cé bon nombre de ses jeunes col­lègues qui n'en ont gardé que le côté sim­pliste ou ri­go­lo avec réus­site (Ranma ½). Der­rière le conte et son titre se cachent les va­leurs du shô­nen (cou­rage, force...) et du shojô sans gui­mauve (tra­gé­die fa­mi­liale sans api­toie­ment). Par­ti­cu­liè­re­ment actif sur son in­té­gra­li­té, le man­ga­ka prend les usages des contes de fée eu­ro­péens pour leur don­ner une conno­ta­tion nip­ponne di­ver­tis­sante par des gags ca­rac­té­ris­tiques à la per­son­na­li­té de son au­teur.

Reine de la Gay Pride

Si le scé­na­rio est couru d'avance, l'en­trée de nou­veaux per­son­nages au cours de l'in­trigue per­met de re­lan­cer constam­ment l'in­té­rêt du manga en com­plexi­fiant la tra­gé­die vécue par le pro­ta­go­niste her­ma­phro­dite. Si celles-​ci existent bel et bien, elles sont ré­gu­liè­re­ment tour­nées en dé­ri­sion par des ana­chro­nismes, des jeux de mots et sur­tout des mises en si­tua­tion dont l'au­teur garde le se­cret. Prin­cesse Sa­phir entre qua­si­ment dans la norme te­zu­kiste des oeuvres shô­nen si les re­lents amou­reux du per­son­nage prin­ci­pal et sa grâce re­flé­té par le chara de­si­gn per­for­mant de l'au­teur ne donne dé­fi­ni­ti­ve­ment une conven­tion shojô très mar­quée. L'uni­vers est riche en élé­ments moyen­âgeux sans pour au­tant s'y en­fer­mer. Et fi­na­le­ment l'oeuvre se dé­guste agréa­ble­ment en consa­crant Nylon comme un fourbe sans ver­gogne, per­son­nage cer­tai­ne­ment le plus in­té­res­sant du manga.

De sa pa­lette gra­phique, Osamu Te­zu­ka sort un as de sa manche pour adap­ter son trait shô­nen ar­ron­dis­sant à celles du shojô en éti­rant la par­tie in­fé­rieure des per­son­nages fé­mi­nins pour leur don­ner un côté royal et beau qu'il uti­li­sait déjà pour ca­rac­té­ri­ser les per­son­nages fé­mi­nins, à tra­vers Ayako no­tam­ment. Le rendu est à la hau­teur de ce à quoi le maître man­ga­ka nous a ha­bi­tué, les per­son­nages évo­luent fa­ci­le­ment dans un monde fée­rique avec un chara de­si­gn plai­sant et dy­na­mique (même si bien évi­de­ment moins qu'au­jourd'hui).

Après l'anime dif­fu­sé du­rant les an­nées 1980, Prin­cesse Sa­phir sort chez So­leil et met à mal les autres sho­jôs au­to­cen­trées sur des re­la­tions d'amour simples et sans in­ten­si­té. Osamu Te­zu­ka ne dé­çoit pas, res­tant dans son credo de pro­po­ser des man­gas di­ver­tis­sants pour tous avec des his­toires tra­vaillées et des per­son­nages qui leur cor­res­pondent."

 

Je vous conseille vivement de lire les articles sur les animes et mangas de Tezuka publiés sur ce site, ils donnent une furieuse envie de les lire et les voir ! Ils ont même une critique sur La Rose de Versailles, quand je vous dit que c'est un bon site :)

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