INNOCENT - Shinichi SAKAMOTO

Innocent

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par Shin'ichi Sakamoto

...ou le clônage intégral qui ne dit pas son nom...

   

 

Ce manga retrace la vie de Charles-Henri Sanson, bourreau français, officiellement exécuteur des hautes-œuvres de Paris pour la cour du roi Louis XVI et pour la Première République française durant plus de quarante années.
Sakamoto relate le tout avec beaucoup de poésie et de cruauté aussi. C'est une œuvre graphiquement sublime qui montre des horreurs avec détails et poésie. Le contraste est fascinant. Les personnages aussi sont particulièrements marquants. Charles-Henri est un jeune homme sensible et réellement bon, il répugne à prendre la succession de son père. Le père est un homme qui paraît froid et cruel de premier abord mais on verra que c'est plus complexe que ça. La grand-mère est une psychopathe autoritaire et cruelle. Elle ferai tout pour sauvegarder les intérêts de son fils aîné. La mère est effacée, presque inexistante. Il y a aussi les autres enfants, frères et sœurs, tous différents. Celle qui se détache est Marie-Josèphe, très jeune elle montre un intérêt à la dissection, l'anatomie et une fascination pour la torture. Elle est aussi rebelle et refractaire à l'autorité de sa grand-mère. Elle déteste les robes et les dentelles et ronchonne que c'est trop serré quand elle enfile une robe à la française... 
Elle est proche de Charles-Henri non par affinité humanitaire mais par détestation de cette famille et de l'autorité du père et de la grand-mère. Charles-Henri constate ses aptitudes à la discetion et décide de l'instruire. Il l'écoute aussi et la protège. 

Innocent est une œuvre atypique qui peu révulser au début et qui fini par fasciner celui qui passe l'épreuve du dégoût... le trait est précis, détaillé, fouillé. C'est une merveille graphique. Les personnages sont à la fois attachants et effrayants... Ah oui, il n'y a pas que de la cruauté dans "Innocent", il y a du sexe aussi... du trash, du glauque et du poétique aussi quand même. 


 

Après la présentation de la chose, passons au vif du sujet : les inspirations à peine visibles de Sakamoto... Il n'en parle pas en interviews, où alors je ne l'ai pas trouvée si elle existe mais l'influence ou les clins d'œils à Riyoko Ikeda sautent aux yeux du connaisseur des deux œuvres.

Les articles sur "Innocent" évoquent parfois "La Rose de Versailles", la période historique est la même mais ils ne font que citer l'œuvre sans mettre en exsergue ce qui saute aux yeux des amateurs Ikediens. Je ne vais pas parler de la période historique et des costumes, c'est une évidence que deux histoires se déroulant dans le Paris de Louis XV et de la Révolution vont avoir des similitudes dans les lieux, les vêtements et les personnages évoqués. 
Les concordances sont multiples... et la plus grande est Marie-Josèphe Sanson. Marie Josèphe est une jeune femme blonde, qui veut exercer une fonction d'homme, qui n'aime pas les robes et qui manie l'épée. Sakamoto la représente souvent en rouge dans ses illustrations couleurs. Le rouge du sang bien sûr, de la veste du bourreau évidement... mais un blonde habillée en homme vêtue de rouge... évoque à coup sûr Oscar de Jarjayes. Marie-Josèphe par contre n'est pas une personne humaniste et sensible. Elle aime faire souffrir, c'est une sadique un peu psychopathe sur les bords. Il reste qu'elle va cotoyer Marie-Antoinette et Versailles, que Sakamoto la dessine parfois entourée de roses... Je la vois comme Oscar qui serait tombée du côté obscur de la force... 


Autres similitudes : Marie-Josèphe se voit atribuer un serviteur, un jeune homme brun au nom d'André. Visiblement il la suit partout.
 



On évoque aussi un luthier qui a réparé le violon de Charles-Henri ( oui comme Oscar et Klaus/Alexeï il joue du violon... ). Ce luthier s'appelle Julius Schmidt... "Orpheus no Mado" est dans l'air dans cette évocation de Julius Von Alensmeir et de Klaus von Maschschmidt... 
Si on veut trouver des similitudes de caractère, c'est Charles-Henri et sa révolte contre sa condition familiale qui évoque Oscar, on lui impose son destin. Le père Sanson est aussi rigide et autoritaire que le Général de Jarjayes, en plus sadique quand même. La mère est effacée et soumise. Elle ne semble pas proche de ses enfants et c'est la Grand-Mère dure et sadique qui semble éduquer et inculquer les valeurs familialles aux nombreux enfants. 

Et j'ai pas tout lu donc je suis pas au bout de mes surprises... j'attend le tome 6...

 

Marie-Antoinette

  

Riyoko Ikeda - Sakamoto

 

 

Oscar / Marie-Josèphe

 

Riyoko Ikeda - Sakamoto

 
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Commentaires

  • ninaa

    1 ninaa Le 25/02/2016

    Beau résumé de l’œuvre, je partage avec toi l’Intérêt du trait et le souci du détail de l'auteur. La psychologie des personnages est aussi fouillé et à coup sûr nous révéleront d'autres surprises.

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